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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/153

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jolie personne ; la franchise une imbécillité dont on était toujours la dupe ; l’humilité une bêtise ; la tempérance une privation qui glaçait les plus beaux ans de la vie, et la religion une momerie dont il ne fallait que rire. Cette chère compagne, telle que la voilà peinte au moral, avait de plus un physique très-voluptueux ; elle était grande et dessinée comme Vénus ; la peau d’une blancheur éblouissante, quoique ses cheveux et ses yeux fussent du plus beau noir ; il régnait dans ses yeux fripons que j’esquisse, une langueur qui semblait éveiller l’amour, et l’exciter dans tous les sexes ; ses regards d’une incroyable expression, parlaient même sans le vouloir ; et vous adressa-t-elle les choses les plus simples, elles avaient toujours l’air du sentiment. Quand elle le voulait, elle avait une manière de les ouvrir à demi, et d’adoucir leur vivacité, qui ne rendait plus qu’intéressant et doux, ce qu’elle avait dessein de leur laisser dire ; mais la volupté