Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/161

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plan, donné par le comte de Souza, ne cessait d’exciter ces deux colonies à se joindre, et dom Lopes qui avait acquis du caractère de Ben-Maacoro, souverain de cette partie du centre de l’Affrique, toutes les connaissances nécessaires pour y réussir, songeait sérieusement à entamer la négociation, lorsque huit jours après la perte que je venais de faire, et comme je réfléchissais aux moyens de repasser en Europe, dom Lopes nous fit entrer, Clémentine et moi, dans son cabinet ; là, toutes les portes soigneusement refermées, nous ayant dit de l’écouter avec la plus grande attention, il nous tint à-peu-près ce discours.

« Clémentine, dit-il en s’adressant à sa maîtresse, il m’est impossible de ne pas reconnaître le but de vos desirs ; vos sentimens pour moi sont anéantis, et vous n’aspirez plus qu’à retourner en portugal, ne cherchez point à m’abuser, continua-t-il vivement, vous êtes séduisante, vous êtes artificieuse, et vous me trom-