Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/211

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punir d’une faiblesse dont il est la première cause… Mais il faut vivre Léonore, voilà le premier but de la nature, cette impérieuse loi se fait entendre avant toutes les conventions sociales, qui ne furent établies que pour la mieux servir. Et telles qu’elles soient ces conventions secondaires, elles ne sont plus faites que pour le mépris, dès qu’elles manquent le premier vœu de la nature. — Tous les moyens ne sont pas permis pour arriver à ce but. — Tous de quelqu’espèce qu’ils puissent être, il n’en est pas un seul qui ne soit autorisé par la nature, dès qu’il s’agit de se conserver, punit-elle l’habitant de l’air de tous les moyens qu’il prend pour se procurer sa nourriture, et sera-t-elle plus cruelle envers nous ? Les conventions qui s’opposent à cette manière de vivre, quand il ne nous en reste plus d’autres, ne sont pas de sa main ? Pourquoi donc veux-tu que je les respecte, puisqu’elles ne font que contrarier ce que m’inspire la seule voix qui parle réellement à mon cœur ? N’importe, pour