Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/246

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qui nous conduisit enfin à la porte-cochère d’une maison très-isolée, mais d’une assez belle apparence ; la voiture entra dans la cour, et les portes se refermèrent aussitôt. Le laquais descendit, ouvrit la portière, et marchant dans l’obscurité, il nous introduisit dans une seconde anti-chambre, sans que nous vissions encore aucunes lumières, il nous pria d’attendre un instant.

Là, je posai la main sur le cœur de ma compagne, il battait aussi fort que le mien… Courage lui dis-je, à mon tour, c’est toi qui m’exhortais tantôt, souffre que ce soit moi maintenant, je me trouve en disposition de tout entreprendre, le ciel remplit mon ame de cette force qu’il prête toujours à la vertu ; quand il s’agit d’écraser le vice… Nous observions, il nous paru qu’il y avait fort peu de monde dans le logis, les précautions que prend le crime en voulant s’envelopper avec trop de soin, tournent quelquefois contre lui-même ; une vieille duègne parut enfin,