Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/345

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fisent pour vous y rendre gaillardement vous, votre valet et vos deux chevaux, les voilà dans cette bourse, permettez que nous changions s’il vous plait. — Et de quel droit ?… — De celui de la nature, commandeur, dont la loi proscrit l’inégalité des richesses, il n’est pas juste que l’un ait tout, pendant que l’autre n’a rien. Vous venez de voir que je suis partisan du système de l’équilibre, établissons-le, je vous prie, il ne tiendra qu’à vous d’y joindre celui de l’union, car, en vérité, ce troc fait, vous n’aurez pas dans les deux Espagnes un serviteur plus fidèle que moi.

Le chevalier qui se voyait entouré, jugea sainement que la résistance était vaine ; il donna sa bourse à Brigandos, prit celle de notre chef à la place, et se disposa à remonter sur son cheval. Un moment, commandeur, dit le bohémien, ce que vous donnez là n’est que le , nous attendons maintenant la gratification. Vous avez tout, en honneur. Et cette croix de superbes