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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/344

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ma mère, qui revenait de Lima, s’était réfugiée pour donner un peu moins de scandale, en mettant au monde un fruit si sûr de son incontinence, avec un matelot de l’équipage. N’importe, mon père m’avoua, il épousa ma mère ; on me fit étudier, et je vous dis que je serais aujourd’hui chanoine au moins, si je n’avais pas eu d’exécrables inclinations. — Ah, scélérat ! dit le chevalier en se levant, me voilà obligé d’aller à confesse pour avoir bu avec un homme tel que toi. Alte-là, commandeur, dit notre capitaine en se levant aussi, je vous ai dit que le dernier moment serait le plus dur, c’est le quart d’heure de Rabelais. Où allez-vous, excellence, sans trop de curiosité ? — À Lisbonne. — Je connais ce pays-là, et dites-moi, votre grandeur trouvera-t-elle des connaissances dans cette métropole du Portugal. — J’y suis au sein de ma famille. — Ah, ah ! eh bien, commandeur, vingt-cinq cruzades[1] vous suf-

  1. Environ 25 écus.