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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/36

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mais elle a de quoi vivre sans vous, il faut qu’elle réclame l’héritage de madame de Kerneuil, et qu’elle en jouisse ; rapportez vous en à ce que je vous dis, laissons les choses comme on les croit, cela vaut mieux que comme elles sont… Mais ces héritiers que nous dépossédons me tracassent, a repris encore une fois l’honnête présidente… Eh bien ! morbleu, a dit le comte, eh bien ! nous leur donnerons des délégations sur les lingots de Madrid. Cette saillie a fait rire, et tout le monde revenant enfin à cet avis, on est unanimement convenu des trois points suivans : 1°. Qu’il fallait s’occuper d’abord, de la levée de l’ordre, sans avoir aucune sorte d’inquiétude pour Aline, que cet ordre ne regarde que par une supercherie trop grossière, pour ne pas être anéantie au plus petit mouvement de réflexion ; que pour l’honneur du président, il était même sage de taire cette ruse damnable, bien assuré qu’il serait le premier à la cacher sans doute avec le plus grand soin, dès qu’il apprendrait son peu de