Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/373

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chant seules, Clémentine et moi, pour nous rendre au logement qui nous était indiqué, j’entretins à l’aise, mon amie, du désir que j’avais de quitter, dès l’instant, la mauvaise compagnie avec laquelle nous avions le malheur d’être associées. Ce chef est un brave homme, dis-je à ma compagne, ses principes sont sûrs, et j’aime sa philosophie ; il serait fait pour commander par-tout, et il n’est aucune société qui ne se loua de son administration ; mais il ne se trouve ici qu’à la tête d’une bande de coquins ; et malheureusement nous en faisons partie. Ô ! Clémentine, il faudrait quitter ces gens-là. Mon amie m’objecta le défaut de fonds ; Brigandos qui nous avait indiqué un logis où nous devions être reçues, rien qu’en le nommant, ne nous avait pas laissé d’argent ; il était même expressément convenu avec nous, de remettre chaque jour à celui de ses gens, par lequel il nous enverrait ses ordres, tout ce que nous pouvions gagner. D’ailleurs, objectait Clé-