Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/374

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mentine, ces bonnes gens nous ont bien reçus, quand nous ne savions où donner de la tête. Il n’y aurait-il pas de l’ingratitude à les quitter, quand nous pouvons leur être utile ? Ce penchant subit à la reconnaissance, m’étonna dans cette chère fille, que guidait rarement la vertu ; j’en induisis qu’elle n’était nullement fâchée de la vie qu’elle menait, et qu’il deviendrait fort difficile de la lui faire quitter. — Une troisième raison, ajoutait Clémentine, se fonde sur les dangers inévitables pour nous, si nous voulions échapper à ces bohêmiens, ils nous ressaisiraient assurément par-tout, et malgré l’honnêteté qu’ils font paraître, tant que nous nous conduisons bien, ils nous traiteraient assurément très-mal, si nous venions à changer de procédés. — Mais une partie de ces mêmes raisons n’existera-t-elle pas de même à Madrid ? Non, dès en arrivant je te mène chez mes amis, et leur protection nous sert contre les entreprises de ces mauvais sujets. Ne savent-ils pas bien d’ailleurs que