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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/398

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que la fleur que ses rayons font éclore, réunissait de son côté tout ce qui peut rendre une femme digne de l’admiration générale. Elle avait la peau la plus belle… les traits les plus fins et les plus délicats,… les yeux les plus vifs et les plus animés,… de ses cheveux dégagés des liens de fleurs qui lui formaient un diadême, elle pouvait ceindre deux fois la taille enchanteresse qu’elle avait emprunté des graces.

Mais si la nature s’était épuisée pour embellir ces deux jeunes personnes, si elle les avait égalisé par les charmes de la figure, quelle différence extrême n’avait-elle pas mis dans leur caractère ! Autant Dom Juan avait de violence et d’impétuosité, autant Léontine avait de douceur et de retenue ; l’un ne connaissait que ses passions et n’écoutait que leur organe, l’autre n’avait pour guide, que sa raison et ses devoirs. Les attraits de Léontine n’avaient point échappés, à Dom Juan, il sentait bien