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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/402

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tous les mots sont trop faibles, il n’en est point qui peignent ma passion… Je vous adore et je vais vous perdre ; fille cruelle auriez-vous donc cru que je pusse être insensible à tant d’attraits, était-il possible de les voir sans leur rendre hommage ? Léontine peut-elle exister sans être idolâtrée de ce qui l’environne ? semblable au dieu de l’univers, animant tout ce qui respire à ses pieds, ne doit-elle pas comme ce dieu, s’attendre au culte universel ? — Mais songez-vous aux nœuds ? — Il n’en est point que mon amour n’absorbe, il n’en est point qu’il ne combatte, quand ils doivent anéantir les siens ; ah croyez-vous qu’un cœur tel que celui de Dom Juan, puisse être retenu par les frivoles conventions qui nous lient… Ô combien je les méprise ces conventions arbitraires, qui séparent aussi cruellement ce qu’a réuni la nature, je n’écoute à vos pieds que sa voix, elle me dit de vous adorer, j’y cède, et ne veux vivre que pour vous, ou mourir percé de vos traits. — Oh ! Dom