Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/422

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mords se préparait pour dom Juan ! on venait d’instruire le comte de Flora-Mella de la mort de sa perfide épouse… Et quelle catastrophe accompagnait cet événement… — Ô mon fils, a dit à dom Juan, le duc de Medina-Sidonia, pour lors tête-à-tête, avec le comte… Ô mon cher fils, qu’avez-vous fait ?… Faut-il que vous me soyez enlevé au même instant où je vous retrouve… Faut-il que vous fuyiez le bonheur, quand il vient embellir vos jours !… Faut-il enfin que vous acumuliez sur ma tête et le remords et le deshonneur !… dom Juan, c’est de moi que vous tenez la vie, vous n’êtes point le fils du comte de Flora-Mella ; j’apporte ici la preuve incontestable que vous n’appartenez qu’à moi ; lisez les dernières volontés de votre malheureuse mère, et frémissez de l’abyme où vous venez de vous engloutir à l’instant où vos malheurs cessaient.

Dom Juan, éperdu, se saisit du papier ;… sa main tremble, ses larmes coulent,…