Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/43

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saisir ? Il fallait que ce mariage se fît, dirai-je très-résolument, vous y mettez sans cesse de nouveaux obstacles, j’ai dû les vaincre… Votre fille n’est pas morte, vous la reverrez… Mais ce ne sera plus que sous le nom de madame Dolbourg… Qu’on crie, qu’on pleure, qu’on fasse après tout ce qu’on voudra, très-peu importe, nous tenons, voilà l’important.

Ces soins remplis, la demoiselle de Kerneuil en sûreté,… déjà à nous, même si tu veux, nous volons à Lyon, le mariage s’y fait, et l’acte se consomme dans mon impénétrable château de Blamont, où, des bords frais et fleuris du Rhône, nous accourrons tout d’une traite. Eh bien ! le projet te plait-il ? Le trouve-tu bien raisonné ? Par ces nouveaux arrangemens, la demoiselle Augustine, des dispositions de laquelle je commençais à être fort content, nous devient assez inutile comme tu vois ; n’importe, c’est un sujet à ménager, il peut survenir tout plein de cas dans la vie où l’on ait besoin d’une fille sûre comme