Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/455

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que de frayeur ; je m’apperçus qu’il était dans un grand trouble, il s’agitait sur son fauteuil, renouvellait le geste qui m’avait effrayé, et continuait d’étouffer ses soupirs… Il avança une main vers moi comme pour me rapprocher de lui, cette main jetée à travers de ma ceinture, tomba sous mes reins comme par inadvertance, et pressa vivement ce qu’elle rencontra… Je le regardai fièrement, et mes larmes tarirent. On n’imagine pas ce que le vice qui s’oublie, donne de force à la vertu ; il retira sa main, et m’ordonna de me mettre à genoux devant lui, je m’y plaçai à quelque distance, perdant le plus que je pouvais du terrein qu’il m’avait fait gagner en m’attirant. Il rejetta sa main sur ma poitrine, à l’ouverture de ma robe, et me tira quoiqu’agenouillée, absolument entre ses jambes, il prit mes deux mains les joignit sur ses cuisses où il les appuya, et m’ordonna de réciter le pater. — Je lui dis que je l’avais oublié,… Il me demanda d’autres prières. — Je lui dis