Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/499

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il m’était réservé de vous l’apprendre ; les plaisirs qu’on attend sont les plus délicieux de tous ; ne précipitons rien ; un lit n’est-il pas bien meilleur que ces molles inventions du luxe, qui ne satisfont que la vanité… Mais mon indocile écolier, peu fait à des raisonnemens de cette nature… Bien loin encore d’en saisir l’esprit, ne me presse qu’avec plus de violence. Mets-toi seulement, me dit-il, comme tu étais l’autre jour ; ne prives pas mes yeux des plaisirs qu’ils attendent… Tu le vois, Léonore ; il faut ou que je jouisse, ou que tu m’appaise. Montre donc ces attraits enchanteurs qui m’enflammèrent si vivement ; je ne les aurai pas plutôt vus, mes lèvres ne se seront pas plutôt imprimées sur eux, que l’excès du délire où ils plongeront mes sens, me rendra peut-être à ce calme où tu désire que je sois. — Quelle proposition, répondis-je,… Quoi ! c’est à mes dépens que vous voulez jouir ? Ne résultera-t-il pas des privations pour moi, de cet ex-