Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/525

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du caveau, et se reposèrent encore un instant. — Si jamais nous étions vus dit l’un, quand nous faisons de pareilles choses. Malheur à celui qui nous surprendrait, il passerait un mauvais quart-d’heure, nous enterrerions deux individus au lieu d’un. Fussent-ils vingt, nous les camperions dans le caveau. — Heureusement que dans notre solitude, ces surprises-là sont impossibles. — Impossibles, tu te trompes, un voyageur peut s’être arrêté dans l’église… S’y être laissé enfermer, s’évader ensuite le lendemain, pour aller nous trahir et nous perdre. — En vérité nous ne devrions jamais procéder à de semblables expéditions, sans tout examiner avant ; — Et vous jugez si je frémissais. — Allons plaçons-là toujours continuèrent-ils, pour aujourd’hui il n’y a rien à craindre ; il ne passe personne les samedis devant notre maison, une autre-fois nous serons plus prudens. — Ils descendent tous deux le cadavre, remontent au bout de quelqu’instans, referment le caveau, et rentrent dans le couvent.