Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/546

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aura cessé d’y croire, la mort en deviendra le prix, et cette affreuse caverne est notre éternel sépulchre… Je m’enhardis… De tels mots, pensé-je, ne peuvent venir que de compagnons d’infortune ; c’est mon heureux sort qui me les envoie ; parlons-leur. — Ô ! vous, dis-je d’une voix basse, vous qui gémissez comme moi dans ce lieu d’horreur,… je m’y crois plus libre que vous ; enseignez-moi comment je peux vous y servir ? — Qui êtes-vous, me dit à travers la porte le même homme qui venait de parler, votre pitié trompeuse ne nous abuse-t-elle pas ? — Ne le redoutez point, m’écriai-je, je suis comme vous, victime de la scélératesse des maîtres de cet affreux logis, et desire, pour le moins, aussi vivement que vous, de leur échapper, quelque peu de raison que j’aie à me plaindre d’eux jusqu’à ce moment-ci. Alors je dévoilai mes aventures ;… monsieur de Bersac, c’était le nom de ce camarade de malheur, me raconta les siennes et celles de sa femme. Ils étaient