Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/547

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l’un et l’autre comédiens français ; ils venaient de Cadix, et retournaient dans leur patrie ; la voiture publique dans laquelle ils étaient, avait été pillée ; presque tous les voyageurs, ou s’étaient enfuis, ou avaient rencontré la mort, et lui, ainsi que sa femme, n’avaient échappé à la rage de ces meurtriers, qu’en leur promettant de leur apprendre un secret essentiel pour eux. Ce subterfuge n’avait eu pour but que de parvenir pendant ces délais, à trouver les moyens d’échapper. Ils avaient dit à ces voleurs, que trois jours après eux, la voiture de l’ambassadeur de France, chargée d’or et de bijoux, devait passer par la même route ; ils demandaient la vie s’ils n’en imposaient pas. Le moyen avait réussi ; mais ce qui le fondait étant imaginaire, et l’instant où la fausseté de leur histoire allait se découvrir, étant prêt d’arriver, comment espérer de se tirer d’affaire ? — Il faut prévenir ce moment, dis-je, à ces malheureux époux, il faut nous sauver