Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/552

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mande du faible service que vous estimez tant.

Ensuite de cet élan de mon ame que Bersac reçut avec toute la sensibilité possible, il me dit qu’après mes malheurs, après la situation où j’étais avec ma famille, le désir que j’avais de retrouver mon époux, le peu de fonds dont j’étais munie, il ne voyait pour moi d’autre parti que le spectacle ; et quand il s’apperçut que ce mot me faisait entrevoir de nouveaux périls…

« Vous vous trompez, me dit-il, il n’y a point d’état au monde où une femme puisse mieux conserver sa vertu ; si son talent l’expose, on peut dire aussi qu’il la garantit : elle peut toujours l’opposer pour raison de ne pas se livrer au vice ; son organe, sa taille, sa santé, sont des motifs qui doivent servir à la rendre sage, et qu’elle peut toujours objecter à ceux qui veulent l’empêcher de l’être. Une femme qui n’a d’autre ressource que dans son travail, peut manquer, et trouver