Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/56

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la honte, c’est le comble de l’esprit et de la délicatesse… Il y a pourtant encore quelque chose que je voudrais savoir, dit le comte… Et que vous ne saurez pourtant pas, interrompit madame de Blamont, voyez comme vous faites rougir toutes ces jeunes personnes, poursuivez, poursuivez Léonore, vous avez assez peint le personnage pour que nous devinions ce qu’il peut faire.

La révolution que j’avais éprouvé, reprit notre belle aventurière, le chagrin dévorant qui me consumait, les larmes que je ne cessais de répandre, tout rendit bientôt mon état plus grave que ne l’avait cru Fallieri, et lorsqu’il se présenta le lendemain, pour jouir du succès de sa criminelle entreprise, il me trouva dans une telle agitation, tourmentée d’une fièvre si violente, qu’il lui devint encore impossible de remplir l’objet de ses désirs ; cet accident lui inspirant beaucoup plus d’humeur que d’intérêt, il se retira en grumelant, en pestant contre les Françaises qui, plus mi-