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Déterville à Valcour.

En partant de Valladolid, nous fumes coucher à Burgos ; les auberges sont aussi mauvaises que rares en Espagne, sans la précaution de porter tout avec soi, on y est souvent peu à l’aise ; mais point en état de nous procurer ces facilités, nous nous logions comme nous pouvions, trop heureux d’être à couvert, et de pouvoir vivre, après tous les maux que nous avions senti. Quoique Burgos tienne le premier rang dans les états des deux Castilles, nous y fumes pourtant beaucoup plus mal logés qu’à Valladolid ; il fallut se contenter d’un mauvais cabaret hors de la ville, divisé en quelques tristes cellules mal closes, et donnant toutes les unes dans les autres ; vous pardonnerez ce petit détail ; il est essentiel à l’intelligence de l’aventure qui nous arriva dans cette misérable hôtellerie. — Qui donc va venir coucher près de nous, dis-je à l’hôtesse, en lui voyant préparer un lit dans une petite chambre contiguë à celle où nous étions, et dont rien ne nous séparait ! Dormez en paix,