Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/577

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bras de mon ancien chef ; je lui témoigne tout le plaisir que j’ai de le revoir, et l’on n’entend plus dans l’auberge que des ris, on n’y voit plus que des marques de joie.

Après quelques soupes à l’oignon, quelques rôties au vin de Madère, Clémentine toujours gaie, toujours friponne et toujours jolie, nous apprit comment elle était échapée au glaive inquisitoire, par le secours du jeune homme qu’elle avoit maintenant avec elle, et dont elle m’assura, que quoique fugitive, je n’avais sûrement rien à craindre, elle avait été assez heureuse pour obtenir de son amant la liberté de notre chef, c’était tout ce qu’elle avait pu faire, et une satisfaction bien réelle pour son ame d’avoir pu rendre à Brigandos, les services que nous en avions reçu si obligeamment l’une et l’autre, lorsque ne sachant que devenir après notre désastre de Lisbonne, nous avions trouvé chez cet honnête bohémien tant d’accueil et d’humanité ; pour quant à elle, continua cette aimable femme, l’heure de la séance étant dépassée de beau-