Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/579

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pouvait désormais s’en passer, au moyen de la succession d’un oncle fort riche, nouvellement décédé en Biscaye ; il avait donc pris la résolution de partir avec celle qu’il aimait, d’en faire sa femme hors des portes de Madrid, et de la conduire, s’emparer avec lui de l’héritage qui allait les mettre tous deux en état de vivre désormais de leurs biens, sans avoir besoin de qui que ce fût. Tout avait réussi, et, par les soins de Santillana, Brigandos évadé de la veille, les attendait à dix lieues de Madrid. Les deux époux continuaient donc leur route, tous les deux plus épris, plus charmés que jamais l’un de l’autre, et Clémentine bien résolue à renoncer aux égaremens de sa jeunesse pour se consacrer désormais toute entière à la félicité du jeune homme aimable qui s’était immolé pour la sienne ; mais ces égaremens de ma compagne, Santillana ne les avait point ignoré, Brigandos le certifia à la société, et comme madame de Bersac en paraissait un peu surprise…

Eh ! quoi, madame, dit notre chef, en se