Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/85

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Quoiqu’il en soit, Duval, jeune, impétueux, aimable, irritant chaque jour sa passion par ces riens d’une délicatesse infinie. — Par ces recherches inconnues aux ames vulgaires et pésamment organisées, qui, peu faites pour la subtilité des détails, ne connaissent comme les bêtes, que le matériel de la jouissance… par ces larcins, en un mot, que la plus honnête des femmes, ne saurait refuser à quelqu’un dans la maison duquel elle est obligée d’habiter, parce que ces choses là se volent, se dévorent et ne se demandent jamais ; Duval, dis-je, chaque jour plus pressant, ne perdait aucune des occasions qu’il croyait devoir lui assurer son triomphe.

Un jour, qu’épuisée des chaleurs du nouveau climat je vivais, je m’étais endormie dans un cabinet de jasmin ; quel fut mon étonnement de me sentir réveillée par Duval, et de me trouver presque nue dans ses bras… Ciel ! m’écriai-je, en cherchant à fuir ; est-ce donc ainsi que vous abusez… Ô ! divinité de mon cœur, dit