Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/97

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manqué, nous renouvellâmes nos outres dans ce lieu, et y fîmes aussi quelques provisions de vins.

Entièrement revenue des craintes que m’avaient inspiré les poursuites de Duval, ennuyée de mon déguisement, je proposai à Dom Gaspard de me laisser reprendre ma première forme ; mais il craignit que ce changement ne fit bruit parmi les voyageurs, et il me pria pour plus grande sûreté de demeurer comme j’étais jusqu’aux colonies Portugaises.

Au sortir de Hélaoué, nous traversâmes encore des déserts qui n’étaient pas moins arides que ceux que nous quittions.

Léonore me dit un jour, Dom Gaspard en traversant tous ces affreux climats, dans quel dessein croyez-vous que la divinité ait fait de si grandes fautes à la contexture de notre planète ? — Je serais bien en peine de le dire. — La faute existe, elle est claire, est-elle faite exprès ? ou l’est-elle par inadvertance ? Si elle est faite exprès,