Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/116

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que je suis méchante, que j’ai un mauvais cœur, mais, ces reproches à part, vous m’avouerez pourtant qu’il y a des occasions où le mal qui arrive aux autres est quelquefois bien doux[1]. Ne peut-on pas mettre de ce nombre celui qui nous enrichit ?

Le comte de Beaulé nous a envoyé une réponse d’Espagne, qui nous assure une prompte et sûre restitution d’une partie des lingots ; et cela, joint au reste, va nous rendre, comme vous le voyez, une des plus riches maisons de Bretagne ; mais ce ne sera point en province où nous consommerons cette brillante fortune, nous habiterons la

  1. On dit que Paul Veronèse, obligé dans une vaste composition de faire reconnaître les deux sœurs, sous les costumes les plus distans, mit un tel art dans de certains traits de l’une et l’autre de ces personnages, qu’on les nommât au premier coup-d’œil. Est-il possible de ne pas reconnaître de même ici Léonore pour la fille de monsieur de Blamont ? (Note de l’éditeur.)