Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/131

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soutenir jusqu’au bout le personnage que je me suis imposé… Pourrais-je m’empêcher de frissonner, quand ses yeux seulement se tourneront sur les miens ? mais que faire,… je n’ai pas même la force d’imaginer,… comment aurais-je celle d’agir !

Cependant il me paraît essentiel que vous alliez trouver le curé du Pré-Saint-Gervais, que vous sachiez d’abord de lui, si le président, sur le propos de Sophie, n’aura fait aucunes démarches, et que vous préveniez cet ecclésiastique de ce que nous le prions de dire, dans le cas où l’on viendra s’informer. Moi, je ne prescrirai rien à Sophie, qu’elle continue de répondre comme elle a fait, sans entrer dans aucuns détails, elle doit les ignorer tous, sa réponse au fond est indifférente, elle ne doit rien savoir, qu’elle dise ce qu’elle voudra ; que décider à présent sur cette malheureuse ?… Il est bien dur de l’abandonner,… bien périlleux de la servir ;… n’ayant aucun besoin d’avouer jamais Léonore, si je continuais à réclamer Sophie ;… mais le puis-je après