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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/167

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Ô mon ami ! je crains de nouveaux piéges… Je crains que l’on ne complotte contre votre liberté… Ne nous effrayez pourtant point encore ; j’ai des amis sûrs, qui ne perdent pas de vue les démarches de mon mari, et qui m’avertiront de tout. Attendez de nouveaux éclaircissemens, et ne songez qu’à votre santé :… le scélérat, il ourdissait deux trames à-la-fois, et pendant qu’il cherchait à se débarrasser de l’amant de sa fille, il se défaisait d’une malheureuse également redoutable à l’exécution de ses perfides projets.

Comment espérer de franchir tant d’écueils !… Les plus grands dangers nous environnent, nous n’aurons jamais assez de forces pour nous en garantir, et malgré la justice de la providence, le vice écrasera la vertu. Quel avertissement ! j’en reçois dans l’histoire des derniers événemens de cette malheureuse Sophie… Écoutez-les,… et si vous le pouvez, calmez mes soupçons, dissipez mes craintes, essayez de me faire voir qu’elles sont chimériques ; je ne de-