Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/18

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qui devaient lui avoir été suggérés dès l’enfance ; elle dit les avoir anéantis avant ses aventures ; mais je crois que les gens qu’elle a fréquentés dans ses voyages, lui ont bien plus nui que toutes les lectures qu’elle aurait pu faire avant. Elle est sur cela d’une fermeté très-surprenante à son âge, et comme son mari lui laisse la plus grande liberté de conscience, qu’elle allègue d’ailleurs au soutien de ses principes, des raisons malheureusement très-fortes, qu’elle se rejette sur l’impossibilité où elle est de revenir de ce qu’elle a fait, il a été difficile de l’entamer sur cette matière, malgré les égards qu’elle doit à tout ce qui l’entoure ici ; malgré le puissant intérêt qu’elle aurait au moins, ce me semble, à feindre ; elle s’est opiniâtrement refusée à des exemples généraux de piété ; avant-hier, par exemple, c’était un jour de fête ; on vint l’avertir pour la messe ; elle dit au laquais avec un petit air sec, qu’elle n’y allait jamais, et que madame la présidente en savait au mieux les raisons. Quand on fut revenu,