Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/19

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elle s’excusa avec gentillesse, mais cependant toujours de manière à faire croire que ses principes étoient invariables ; et malheureusement, je crois qu’ils vont plus loin que l’inobservance du culte de sa nation : elle en absorbe jusqu’à l’objet. Je la suppose athée dans le fond de l’ame, plusieurs de ces raisonnemens me le persuadent ; ses réfutations des sentimens de Clémentine ; ses aveux à l’inquisition, tout cela ne sont que des choses de circonstances, et qui ne m’en imposent nullement[1], elle ne croit à rien, mon ami, j’en suis sûr. Cependant elle ne s’explique qu’en riant sur ce dernier article ; elle dit que les serviteurs de Dieu lui ont donné de si mauvais exemples, qu’ils lui ont fait naître de grands doutes sur la réalité de l’existence de leur maître, si l’on cherche à lui prouver

  1. Le lecteur doit se souvenir que dans ces deux occasions citées, Léonore affiche le déisme.