Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/214

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ment d’agir… Ne dirait-on pas qu’on exige d’elle des choses extraordinaires ?… Je lui croyais de l’esprit,… elle n’en a pas,… c’est une imbécile… On a bien raison de dire, que quand il s’agit de grandes choses, il ne faut se confier qu’à de grandes têtes : elle voudrait que je vinsse à Vertfeuille,… elle agirait, dit-elle, en ma présence, avec plus de courage… La sotte créature ! tu sens, comme moi la nécessité de remettre ce faible esprit. Il faut que tu me donnes à souper avec elle, dans ta petite maison du fauxbourg, pas plus tard que demain au soir, puisqu’on part le jour d’après, et là nous triompherons, j’espère, de ses sots scrupules. J’ai quelquefois vu la tête étroite d’une femme, avoir besoin d’être allumée par le tempérament, pour l’exécution de ces sortes de choses. Il est inoui ce qu’on obtient d’elles dans ces momens d’ivresse, leur ame plus près de l’etat de méchanceté pour lequel les a créés la nature, accepte alors plus facilement toutes les horreurs qu’on peut avoir besoin de leur