Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/219

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ser à des scélérats de profession, comme nous. À les entendre, l’ascendant de la vertu nous écrase ; mais si cette vertu est une chimère, si nous ne la voyons jamais que comme telle, le choc alors n’est plus très-dangéreux.

Adieu, tendre et délicat époux ! il me semble te voir déjà dans les bras de l’hymen, ravissant des baisers,… peut-être inondés de larmes, les premiers jours, mais qui, bientôt séchés par l’ardeur de ta flamme, perdront sous le délire des tiens, toute l’âcreté de la résistance.

Mais point de jalousie, je t’en conjure, il faut renoncer à cette extravagance, qui nous empêchait autrefois de mêler nos plaisirs comme nos maîtresses. Souviens-toi qu’une des clauses du contrat est, que je prête sans céder… Tu me dois bien au moins cela pour les soins que je mets depuis si long-temps à l’accomplissement de tes désirs. Tu n’imagines pas, mon ami, l’envie que j’ai de posséder cette chère Aline : je lui crois des détails d’un piquant ;…