Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/22

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vices, et comme ses vertus sont en elle l’ouvrage de la nature et ses vices, ceux de ses principes, qu’elle n’en adopte jamais aucun sans raisonnemens, si elle a, avant dix-huit ans un stoïcisme assez réfléchi pour éteindre en elle la pitié ; peut-être ira-t-elle plus loin à quarante. La sagesse qui n’est soutenue que par l’orgueil, cède à des passions plus fortes que ce sentiment ; et quand les principes n’offrent aucun frein, quand ils tendent à les briser tous, quand les travers de l’esprit n’ont aucune digue dans les qualités du cœur, et qu’au contraire la ferme apathie de celui-ci, laisse échapper hardiment l’autre sur tout ce qui l’irrite ou le délecte, une femme peut arriver à des genres de désordres plus dangéreux que ceux des Théodore et des Messalline ; car ceux-ci n’allarment que les mœurs, au lieu que les autres conduisent insensiblement aux forfaits[1].

  1. Et à des forfaits d’autant plus dangéreux qu’on les divulgue et qu’on les punit, et qu’il