Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais quelques prières que je fis à Aline, elle ne voulut jamais quitter sa mère, elle me pria de me charger de tout le soin du dehors, et de lui laisser ceux de l’intérieur, elle était aidée de deux femmes de Vertfeuille, qui se reléyaient tour-à-tour ; toutes se disputaient cet honneur, il n’y en avait pas une, même des plus à l’aise, ni dans le bourg, ni dans les environs, qui ne sollicitât comme une faveur la grace de veiller cette femme angélique.

Oh ! mon ami ! voilà donc les effets de la bienfaisance, voilà donc les fruits délicieux de la piété et de la sagesse ; il semble que l’Éternel, envieux d’en récompenser l’homme, veuille lui faire déjà goûter sur la terre l’image des plaisirs célestes, dont ces vertus seront couronnées. Le 26, dès la pointe du jour,… jour affreux mon ami,… jour où la volonté de Dieu, permit que l’innocence succombât sous le crime, pour éprouver les hommes ou pour les abaisser… On nous annonce dès le matin qu’Augustine venait de s’évader,… qu’elle n’avait