Aller au contenu

Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rien dit à personne, et qu’on ne pouvait concevoir ce qu’elle était devenue. De ce moment le voile tomba,… le doute même ne me devint plus permis… Je recommandai le plus grand secret, et m’interdis toutes recherches. — J’avais l’honneur d’Aline à ménager ; devais-je entreprendre ce qui ne sauvait pas la vie de sa mère, et ce qui traînait son indigne père à l’échafaud ?… je montai,… la nuit avait été terrible ; des spasmes,… des convulsions,… tous les symptômes d’une fin aussi cruelle que prochaine, engagèrent le médecin à me dire qu’il était de mon devoir d’avertir madame de Blamont… Je m’approche du lit de la malade ;… j’avais choisi l’instant où Aline était allée chercher quelques papiers par ordre de sa mère, et j’avais chargé le médecin de l’arrêter au retour, afin de me donner le temps d’agir… Madame de Blamont sourit en me voyant,… sublime tranquillité d’une ame honnête et paisible… Ô doux repos d’une conscience pure !… Je suis bien mal, n’est-ce pas