Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/300

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faut-il que j’aie encore cette dernière turpitude à révéler ; et pourquoi une lettre que je ne consacrais qu’à la tristesse, doit-elle être souillée par des récits infâmes !

Le président ne marche jamais sans un de ses serviteurs zélés pour les plaisirs de leur maître, qui sacrifient pour leur en procurer, devoirs, religion, honneur et toutes les vertus qui caractérisent l’honnête homme. Dès que le patron est quelque part, cet insigne agent jette aussi-tôt les yeux sur ce qui l’entoure, et démêle avec une adresse et une promptitude singulière, l’objet qui peut convenir aux sâles désirs de celui qui l’employe ; le lieu, les circonstances, la douleur générale… Cette impression de respect profondément gravée dans tout ce qui se trouvait là, rien ne parut sacré à ces deux monstres, l’un ordonna d’agir, l’autre travailla ; et dans le nombre des jeunes paysannes que la piété, la reconnaissance attirait aux pieds de leur respectable dame, une, plus faible, ou moins touchée, osa écouter les propositions qui lui furent faites ; c’était une jeune