Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/314

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que sa fille fût mise un jour dans le même cercueil — ah ! dit-elle, comme ceci me console encore, cela sera, n’est-ce pas, Déterville ? cela sera ? personne ne peut s’y opposer ? — Non, certes, lui dis-je,… puis, comme sans réflexion, — vous en chargez-vous, mon ami ? — Fille adorable, répondis-je, la nature ne dérangera pas ses loix pour que je sois chargé de ce soin : réfléchissez que j’ai douze ans plus que vous ; — oh ! qu’importe, on finit à tout âge. Dites-moi toujours que si vous me survivez, vous me promettez de me faire mettre auprès de ma mère ? — Je vous le jure, mais aux conditions que nous allons nous occuper d’autre chose. — Oh ! de tout ce que vous voudrez, après cette promesse. — Eh bien ! j’exige que vous preniez quelque nourriture. — Oui, de la crême de ris, comme hier, avec celle que j’ai perdue, n’est-ce pas, mon ami,… comme hier ?… Et avec un peu d’égarement ; — mais elle ne sera plus là,… ce ne sera plus elle,… il n’est plus pos-