Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/316

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ner sa fille : eh bien ! lui dis-je, — comment va le cœur ? — mieux que je ne croyais, me répondit-elle, en prenant mon bras ; mais sur-tout, mon ami, ne me quittez point que je ne sois en voiture ; je le lui promis, et nous descendimes ;… dès qu’elle entendit la voix du président qui causait avec quelques habitans de Vertfeuille, elle frémit. — Courage, lui dis-je, du respect et du silence ; elle entra, elle salua son père, sans prononcer une parole ; monsieur de Blamont s’approcha d’elle, il l’exhorta froidement à se consoler : il lui dit que le deuil lui siéyait à merveille ; qu’il ne l’avait jamais vue si jolie ; et elle continua de se tenir debout, les yeux baissés, sans répondre une parole.

À titre d’exécuteur-testamentaire, tout ceci va vous donner bien de la peine, me dit le président ; elle a bien fait de vous choisir, assurément, cela ne pouvait être en meilleures mains… Ma fille a-t-elle déjeûné ? Oui, monsieur, dis-je, bien sûr d’obliger Aline par cette réponse ; avez-vous ordonné qu’on vous servît ? — Oui, j’ai