Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/327

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cela il dit à mademoiselle qu’il faisait bien chaud, qu’il lui conseillait d’ôter toutes les coëffes et tous les mantelets dont elle était affublée ; mais Aline qui avait choisi le strapontain par préférence, courbée sur la portière, et la tête cachée dans ses mains, n’écoutait rien, et ne répondait à rien… Alors, monsieur le président me demanda relativement à moi les mêmes éclaircissemens qu’il voulait que je lui donnasse sur mademoiselle, et il accompagna ses questions de gestes si mal-honnêtes,… d’actions tellement indécentes, que je le menaçai d’appeler ou de me jetter hors de la voiture ; il me dit qu’il saurait me mettre à la raison ; que je me trompais fort, si j’imaginais qu’il m’emmenait pour plaire à sa fille ; et qu’assurément il m’aurait laissé, sans ma jeunesse et ma jolie figure ; qu’il attendrait, puisque je faisais autant la difficile, mais qu’il me prévenait qu’il en faudrait toujours venir là, et qu’il y avait à Blamont des moyens sûrs pour vaincre la résistance des filles. Peu