Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/328

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à-près il se rendormit, et ne parla presque plus du jour, à environ un quart de lieue de Sens, une roue se cassa, et nous arrivâmes comme nous pûmes à l’auberge de la poste, où il fallait bien coucher malgré nous. Monsieur parla lui-même à la maîtresse de la maison, et nous montâmes peu-après dans une chambre à deux lits, où il fit porter les équipages de nuit de mademoiselle, me disant que c’était là sa chambre et celle de sa fille, et que je n’avais qu’à en demander une pour moi ; mais Aline me prit par le bras, et dit qu’elle allait en demander une pour elle et pour moi, parce qu’elle ne pouvait se passer de sa femme-de-chambre la nuit. Eh bien ! dit le président, on tendra un troisième lit ici, mais vous, ma fille, vous ne coucherez sûrement pas ailleurs. — Je vous demande pardon, mon père, dit Aline en ouvrant brusquement la porte, et se jettant avec moi sur la gallerie, alors elle appella la maîtresse, et lui demanda une chambre ; cette femme, guidée par