Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/329

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les yeux du président qu’elle consulta aussi-tôt, répondit qu’elle n’avait d’autre lit à lui donner, que celui qui était dans l’appartement de monsieur, et que toute sa maison était pleine. Mais vous destiniez un coin à cette fille, dit Aline en me montrant : — oui, mademoiselle ; mais cette chambre n’est pas faite pour vous. — N’importe, n’importe, j’y coucherai avec elle ; tout est bon, pourvu qu’il soit décent, et rien ne l’est moins, madame, que de faire coucher une fille dans l’appartement de son père. — Cela nous arrive pourtant tous les jours. — Vous trouverez bon que ce ne soit pas à moi. L’hôtesse n’osant répliquer, ouvrit une assez mauvaise petite chambre à l’autre extrémité de la gallerie, et nous y entrâmes, sans que le président, qui nous voyait de sa porte, osât prononcer un seul mot.

Mademoiselle demanda un bouillon pour elle, et un poulet pour moi. Elle supplia instamment l’hôtesse de prendre elle-