Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/332

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main, dit-elle, en tendant la sienne, voilà la main qui en ouvrira le flanc… Ensuite elle se jetta sur le lit sans se deshabiller, et passa la nuit dans les larmes.

Le lendemain matin on vint nous avertir pour le départ, nous sortîmes promptement et fûmes nous tenir à la porte de la chambre de monsieur, sans y entrer. Il parut ; nous descendîmes avec lui et nous reprîmes dans la voiture les mêmes places que nous avions la veille. Monsieur ne dit pas un mot, nous imitâmes son silence et nous arrivâmes vers midi au château de Blamont, dont les abords ténébreux et isolés surprirent et effrayèrent mademoiselle, qui, comme je viens de le dire, ne se ressouvenait plus de sa position. La voiture pénétra jusques dans la cour intérieure, et là, nous trouvâmes monsieur Dolbourg, qui offrit son bras à mademoiselle pour descendre de la voiture ; elle accepta cette politesse et lui fit une révérence pleine de douceur. La voiture se retira, nous entrâmes dans la salle d’en bas ; tout est triste dans cet affreux château,