Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/336

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votre mariage, et c’est monsieur l’abbé qui le célébrera, circonstance à laquelle a pensé s’opposer Dolbourg ; car l’abbé est galant et votre vieux mari est jaloux comme un italien. Mademoiselle, les yeux constamment baissés, ne répondit jamais un mot. On sortit de table, et dès qu’on en fut hors, elle salua respectueusement son père et se retira. Elle prétexta de la fatigue pour se dispenser du souper, et après avoir encore visité l’une et l’autre tous les coins de la chambre pour s’assurer qu’on ne pouvait y pénétrer par surprise, elle s’y enferma avec moi et passa la nuit à-peu-près comme la précédente, mais plus agitée encore à cause de cette ligne imparfaite de la main de Sophie, et dont elle ne pouvait expliquer le sens. Telle fut l’histoire du 28.

Le lendemain, dès neuf heures, le président frappa, nous lui ouvrîmes, il m’ordonna de me retirer, et ayant dit à sa fille de l’écouter avec attention, il lui demanda si elle était décidée à lui obéir et à épouser le lendemain son ami Dolbourg ?