Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/357

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blessures, et il ruisselait à grands flots dans la chambre ; l’envie de la secourir, s’il en était temps, fut plus forte en moi que l’épouvante ; je volai à elle, mais elle était déjà froide, déjà les ombres de la mort obscurcissaient les traits de son beau teint, déjà ses yeux étaient fermés à la lumière ; déjà le monde avait perdu son plus bel ornement.

Je la pris dans mes bras, en l’arrosant de larmes ; je l’étendis sur son lit, et jettant les yeux sur la table, j’y trouvai l’écrit suivant que je transcrivis promptement dans mes tablettes avant de faire monter personne… Le voici mot à mot :

« Je demande humblement pardon à mon père, et de l’action que je commets chez lui, et de l’humeur que je lui ai donnée par ma résistance à ses ordres ; il fallait que les motifs qui fondaient cette résistance fussent bien violens, puisque je préfère la mort à ce qui m’était destiné ; j’implore pour dernière grace, d’être