Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/358

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placée auprès de ma mère, comme elle l’a désiré, et qu’on enferme avec moi, dans le cercueil, ce portrait et ces cheveux, où mes lèvres s’impriment en arrachant ma vie. »

Aline de Blamont.


Ce billet transcrit, j’appelai… Monsieur le président arriva ; le croirez-vous, monsieur… les excès d’inhumanité de cet homme seront-ils conçus de votre ame sensible ?… Ce lugubre tableau ne lui inspira que de la colère,… mais elle fut terrible… il s’en prît à moi ; il m’accabla d’invectives ;… il me jetta à terre, et me foulant aux pieds, il me dit que c’était moi qui avais tué sa fille… Abymée dans ma douleur, supportant tout sans avoir la force de répondre, je lui montrai du doigt le billet qui étoit sur la table ; il le lut rapidement, et contraint à me justifier, il n’eut plus l’air de prendre garde à moi ; il se promena à grands pas dans la chambre, sans que la douleur s’imprimât jamais sur son