Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/38

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ton Aline ? Il est assurément impossible d’être sœurs et de se ressembler moins. Tu trouveras, peut-être, que les notions que je te donne ici du caractère de cette Léonore, ne s’accordent pas tout-à-fait à ses discours avec la compagne dont elle s’attachait à réfuter les travers. Il ne s’agissait, répond-elle, quand on lui fait cette objection, que d’établir avec cette imprudente amie, des principes relatifs à la continence. Tels étaient presque toujours les sujets de nos discussions ; or je ne varie point sur ces principes, mais ils n’exigent pas les autres : ils n’engagent pas à se soumettre à des erreurs. On peut être, en un mot, sage par caractère, par esprit, par tempérament, sans se trouver contrainte à adopter pour cela mille systêmes absurdes qui ne tiennent en rien à cette vertu.

On l’a menée voir Sophie ; Aline était avec elle, on lui a raconté l’histoire de cette créature infortunée et si digne d’un meilleur sort ; elle a flegmatiquement