Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/90

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opposée, et j’écarte avec tant de soin tout ce qui peut faire naître quelque trouble entre nous. Je désire si vivement de réparer mes anciennes erreurs, que vous devez me pardonner ce petit mystere, en faveur du désir extrême que j’ai de conserver votre estime ; il n’en est point, a-t-il continué, dont je sois aussi sincèrement jaloux…… C’est que peu de femmes réunissent à tant de graces… à des attraits si divins, des vertus aussi rares… Me brouiller avec vous…, moi ?… plaider ?… le pourrais-je ? — Mais elle est chez vous, lui ai-je dit, en interrompant ses flagorneries. — Oui, a-t-il répondu, étonné de me voir si instruite…… Vraiment oui, elle est chez moi, je n’ai pu refuser mon château à Dolbourg, qui vouloit l’y recevoir quelques instans. — Et qu’en fera-t-il au sortir de là ? — Il l’envoye, m’a-t-il dit, avec cet air mystérieux, que savent si bien employer les imposteurs, pour donner à leur mensonge le coloris de la vérité ; il l’envoye dans un couvent, au fond de la Gascogne… Elle