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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK

— Monseigneur, répondit la princesse, le duc de Brunswick, mon père, m’a promis le bonheur près de vous : je le vois écrit dans vos yeux.

Frédéric s’incline, embrasse Louis de Thuringe, son ambassadeur, répond aux révérences des dames de la suite, et l’on monte.

Les appartements se distribuent, les gentilshommes et les pages mènent aux leurs les personnes qui viennent d’accompagner la princesse ; elle seule est conduite au sien par son auguste époux. Comme on était parti de très grand matin pour éviter la chaleur, on se repose jusqu’à l’heure du repas, instant où des salles magnifiquement ornées reçoivent les illustres époux, Louis de Thuringe et ceux qu’il plut au souverain de vouloir bien admettre à cet honneur.

Profitons de ce moment pour donner une idée des trois principaux personnages avec lesquels nous allons vivre, en attendant l’arrivée de celui dont le rôle aura peut-être encore plus d’importance dans les événements que nous devons tracer.

Ainsi que presque toutes les princesses d’Allemagne, Adélaïde était grande et faite à ravir : autant de grâce que de noblesse dans les manières ; autant de finesse que d’instruction dans l’esprit. Naturellement faite pour commander le respect, elle l’inspirait plus souvent que l’amour ; mais ce