moyens prendre pour briser les fers d’Adélaïde ?…
Avec qui est-elle maintenant ?… Qui dispose de
son sort ? Et comment Frédéric parviendra-t-il
à faire croire que celle qui vient de servir aussi
bien l’État puisse être capable de le trahir ? On
imaginera tout autre chose : on osera déshonorer
la plus honnête des femmes, et, à tous les chagrins
que j’éprouve, il me faudra joindre celui de voir
honteusement ternir la gloire de celle que je ne
pourrai pas défendre.
— Délivrons-la, mon ami ; les considérations qui vous arrêtent disparaîtront avec ses chaînes.
— Où la conduire ensuite ? Osera-t-elle remonter au rang où les destins la placent ? S’assied-on sur un trône que l’univers nous accuse d’avoir souillé ?…
— Frédéric peut la justifier.
— La justification n’appartient qu’aux coupables, elle nuit à ceux qui ne le sont pas… Qui commande à Torgau ?
— Un ancien officier, qui a fait une partie des guerres de l’Empire, et sa fille, jeune et spirituelle, est chargée de tenir compagnie à la princesse.
— Comment la faire sortir de là ?
— Plus aisément que vous ne le pensez.
— Soit, mais je vous le répète, je ne dois pas