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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


remettant celle que j’aime dans les bras d’un jaloux qui la traitera peut-être demain comme il vient de traiter celui qu’il lui supposait pour amant ? Je connais toutes les lois de la délicatesse ; mais celles de l’amour sont également sacrées pour moi, et je les enfreindrais en me prêtant à un arrangement qui replace le glaive sur le sein d’Adélaïde. Partez donc seul, mon cher Mersbourg ; portez mes vœux et mon amour à celle qui fait à la fois le charme et le tourment de ma vie. En lui apprenant mon refus, pénétrez-la de toutes les raisons qui le motivent ; et si réellement vous voulez me servir, gardez-vous de la ramener ici ; qu’elle se retire chez le duc de Brunswick son père ; le reste me regarde, et, de ce moment, ma conduite envers elle cessera d’être embarrassante.

— Voilà des procédés qui m’étonnent, dit le comte ; je ne m’attendais pas à voir rejeter par vous ce que je n’avais entrepris que pour vous. Cependant, en réfléchissant sur vos motifs, je les trouve fort sages : un seul point m’embarrasse, c’est le désir que vous témoignez de ne point revoir la princesse ici. Comment voulez-vous que je l’engage à retourner chez son père ? Je m’éloigne par là des ordres de Frédéric, et je propose à Adélaïde une chose qui ne la justifiera point ;